Lucien Exezaharreta: Evolution des monuments funéraires aux XIXe et XXe siècles
Evolution
du monument funéraire
basque des XIX et XXe
siècle
Essai
de description et d'interprétation de
cette évolution à partir
d'observations
effectuées dans l'Ostibarre.
Notion
d'espace funéraire.
Lucien
Etxezaharreta
Hil
harriak, Actes du colloque international sur la stèle discoïdale,
Bayonne,
8-18 juillet 1982, Société des amis du Musée Basque, 1984
I
—
INTRODUCTION: L'ÉVOLUTION DU MONUMENT FUNÉRAIRE.
Dans
un Congrès traitant de la stèle discoïdale, production datant au
Pays Basque des XVI et XVIIe
siècles, il nous a semblé que l'examen de l'évolution des
monuments funéraires des XIX et XXe
siècles apporte des éléments de réflexion assez importants sur
l'évolution du monument funéraire basque dans son ensemble.
Lorsqu'on
se livre à une description minutieuse d'un cimetière (actuel),
l'uniformité due à la présence des caveaux n'est qu'apparente : la
rupture avec les anciens monuments n'est pas certaine. Opposer l'art
dépouillé, abstrait, de la stèle discoïdale basque des XVI et
XVIIe
siècles aux caveaux en granit, est une erreur. Bien sûr,
l'affirmation du monde mental archaïque n'est plus aussi évidente,
mais il y a une certaine continuité.
1
— L'insertion
du monument funéraire dans son contexte
De
même qu'il est vain de vouloir comprendre une église romane à
partir de son état de 1983, il est insuffisant d'étudier la stèle
discoïdale dans l'état où nous la trouvons actuellement. Les
églises romanes avaient un aspect différent de celui de nos jours:
nombreuses peintures, fresques, encombrement d'objets que nous ne
soupçonnons guère. De même, le contexte dépouillé de la stèle
discoïdale, que suggère son abstraction, est une vision fausse de
la réalité du XVIe
siècle.
Les
conclusions auxquelles nous parvenons, lorsque la stèle est étudiée
en tant qu'objet, sont limitées le plus souvent à des
considérations d'ordre plastique. Il n'est plus à démontrer
aujourd'hui que, pour pouvoir la comprendre, l'insertion de la stèle
dans son contexte social, culturel et affectif est nécessaire. Les
aspects ethnographiques de ces insertions devraient nous renseigner
sur la perception du monument funéraire. Beaucoup reste à faire car
peu d'études systématiques ont été menées en Pays Basque Nord.
Si
l'insertion du monument funéraire dans son contexte est impossible
pour les siècles passés, du moins les observations actuelles sont
possibles.
Photo
1 :
un
ensemble funéraire à Ibarolle, espace clos et organisé. Le
souci d'organisation de l'espace apparaît. Un muret délimite sur
trois côtés la surface de la tombe qui est recouverte de cailloux
blancs et noirs. On note,
dans la
diversité des objets, qu'une symétrie stricte a été observée
(axe de symétrie défini par un segment perpendiculaire au pied de
la croix). Les deux croix de marbre sont posées contre le fronton où
sont inscrits des noms de défunts. Les
inscriptions sont exclusivement en français, or, dans ce village,
tout le monde parle basque: le monument funéraire basque est aussi
témoin du phénomène de diglossie que subit la communauté
bascophone.
2
— Evolution
différenciée et cohabitation
Les
stèles en bois, les croix en fer ou en bois ont disparu plus vite
que les œuvres de pierre. Ce type de monument ne rentre pas dans les
analyses habituelles. De plus, pour une même aire géographique, il
y a eu apparition, apogée puis disparition d'éléments divers,
comme dans toute construction culturelle.
En
même temps que ce jeu d'apparition-disparition, comme dans toute
évolution, une différenciation s'est opérée (par exemple selon le
lieu, la date ou le type de monument). Du fait de cette évolution
différenciée, la description de la cohabitation actuelle et des
diverses juxtapositions peut donner des indications sur les états
antérieurs des cimetières. C'est une hypothèse raisonnable qui
peut nous amener à connaître des éléments de réponse à la
question importante : comment sont apparues, se sont développées
puis ont disparu les stèles discoïdales?
Beaucoup
de ces stèles ont survécu jusqu'à nos jours, dans des cimetières,
ce qui prouve que dans la conceptualisation populaire, ces objets
restaient des monuments funéraires. Elles ont cohabité avec
d'autres monuments et ont donc participé par diverses inductions à
leur évolution.
Les
cultures, les modes de production, connaissent souvent des ruptures,
mais il y a toujours permanence de certaines propriétés. Les
changements d'états des ensembles funéraires basques posent, du
fait de cette cohabitation, la question de l'influence de la stèle
sur cette évolution. Il nous a paru intéressant de poser
l'hypothèse de cette permanence et d'essayer d'en dégager quelques
structures principales.
II
— APPROCHE DU PROBLÈME
1
— Une
méthode
Nous
nous proposons de poser des jalons d'analyse et d'interprétation de
l'évolution du monument funéraire en prenant pour exemple des
cimetières de l'Ostibarre (Basse Navarre).
Figure 1: types
de monuments funéraires
Le
caveau (C), surmonté d'une croix (Cx) ou d'un fronton (F) se
rencontre souvent. Le muret (M) entourant un espace avec du gravier
(G) est également fréquent. Les croix «bas-navarraises» (CxBN)
ont disparu. Les inscriptions (I) figurent soit sur les croix, soit
sur les frontons.
Dans
la zone observée, les cimetières sont aujourd'hui des ensembles
hétérogènes. Il y est cependant relativement facile de repérer
une évolution lors des XIX et XXe
siècles.
Avant
de traiter d'évolution, il faut faire la description des monuments
et pour cela définir une typologie.
Pour
simplifier, nous n'avons pas traité des objets déposés sur les
tombes. Leur importance est cependant considérable et mériterait
une étude particulière (qui commencerait là aussi par une
typologie). Dans la photographie (1), par exemple, les objets
disposés sur les tombes permettent d'affirmer qu'il y a
structuration de l'espace funéraire.
Après
une description qui sera résumée dans des tableaux, nous nous
proposons d'effectuer une analyse des résultats que nous relierons à
quelques notations relatives à l'évolution des rites funéraires.
2
— Types
et descriptions des monuments funéraires
Dans
la zone observée, certains types de monuments funéraires se
rencontrent souvent : les croix et caveaux.
Parmi
les croix, on distingue les «croix bas-navarraises» (CxBN),
caractérisées par leur pied qui s'élargit en formes courbes. Elles
se sont répandues au XIXe
siècle sous l'influence d'ateliers de marbriers. On pourrait la
qualifier d'intersection particulière entre le monde circulaire de
la stèle et celui rectiligne de la croix. Les croix du XVIIIe,
de la fin du XIXe
et du XXe
siècles, sont dépourvues de ces courbures. Ces croix sont
reléguées, au même titre que les stèles discoïdales
restantes,
à un rôle secondaire dans l'ensemble funéraire. Utilisées seules,
elles ne figurent que dans les tombes abandonnées. Avec d'autres
ensembles (croix+tumuli), ce sont, dans les cimetières actuels, les
ensembles les plus anciens.
Le
matériau utilisé est la pierre (du calcaire dur de la région, et
plus récemment du marbre ou du granité provenant d'assez loin). Le
bois et le fer sont utilisés pour les croix (voir photo 4) mais
exceptionnellement.
La
peinture qui fut beaucoup utilisée fin XIXe
et début XXe
siècles, l'est rarement aujourd'hui, mais c'est encore une peinture
blanche ou noire. Les inscriptions des XIXe
et XXe
siècles sont toujours gravées. On voit apparaître
de nos jours des dorures (sur les inscriptions gravées).
Dans
cette région, un ensemble funéraire se détache également: il
contient un «fronton», souvent surélevé d'une croix. Un muret
entoure une surface rectangulaire contenant du gravier (noir et blanc
en général).
Il
est difficile de savoir avec exactitude les dates des transformations
des éléments de l'espace funéraire: celles-ci ne sont pas toujours
simultanées. Le seul élément daté (la croix gravée ou dalle de
caveau) comporte beaucoup d'oublis et la date gravée du décès le
plus ancien (qui serait alors la date de création de la croix) est
presque toujours fausse car on grave souvent sur la croix les noms de
défunts précédemment enterrés. Pour les caveaux, nous avons fait
trois groupes (antérieur à 1920, entre 1920 et 1970, postérieur à
1970).
Il
convient de noter aussi la disparition des arbustes plantés
autrefois contre les croix, (du buis surtout). Il en reste encore à
Ibarolle ou Arhansus mais les allées de gravier et les caveaux les
font peu à peu disparaître.
Ces
deux employés d'une marbrerie de Saint-Jean-Pied-de-Port terminent
l'installation d'un caveau et posent une dalle en granit poli
(d'Afrique du Sud!). Sur ce cliché, outre les techniques de
transport et d'installation des dalles, nous notons le foisonnement
des caveaux. La dernière génération de caveaux ne comporte plus de
croix posée sur un fronton (comme au premier plan où l'on note
aussi la présence de gravier blanc et noir) mais le plus souvent une
croix gravée et le nom de la famille (ici en basque). Pour expliquer
la présence de si nombreux caveaux en granité qui sont fort
coûteux, il convient de noter les aides financières nouvelles aux
personnes âgées (indemnités viagères de départ, retraites), le
rôle des marbriers (uniformisation, création de «modes»). Il ne
faut pas oublier que pour beaucoup de gens, ce type de caveau est
aussi une promotion sociale…
III
— ÉVOLUTION DES MONUMENTS FUNÉRAIRES
1
— L'exemple
de la commune de Larceveau-Arros-Cibits
La
commune dite de «Larceveau» regroupe en réalité plusieurs
quartiers dont trois possédaient un cimetière: Larceveau (le bourg
actuel), Cibits et Arros dont le cimetière est abandonné depuis
1840 environ. Ce dernier était enfoui sous les ronces et les
feuillages jusqu'en 1980; c'est peut-être pour cela qu'il a
conservé ses tombes anciennes (sauf la plupart des stèles
discoïdales
«descendues»
vers 1950 dans le cimetière de Larceveau). Le cimetière de Cibits
est ancien et a connu une évolution continue. Celui de Larceveau est
récent et il se trouve dans le bourg qui est un petit pôle
d'urbanisation.
Nous
avons là une situation intéressante à observer:
— Arros:
image figée d'un cimetière en 1840.
— Cibits:
ensemble résultant d'une évolution continue avec, la cohabitation
de formes anciennes et modernes.
— Larceveau:
ensemble le plus récent.
Le
tableau suivant résume nos principales observations :
ARROS
|
CIBITS
|
LARCEVEAU
|
||
Nombre
de stèles discoïdales
|
5
+ une vingtaine enlevées vers 1950
|
16
|
15
provenant d'Arros
|
|
Nombre
de dalles (plates-tombes)
|
1
(1739)
|
10
(du XIXe
s., sous le porche)
|
13
(du XIXe
s., porche + entrée ouest)
|
|
Nombre
de croix utilisées seules
|
total
|
17
(3 du XVIIe,
12 du XVIIIe)
|
15
|
16
|
de
type BN
|
2
|
4
|
3
|
|
Nombre
de caveaux
|
avant
1920
|
0
|
0
|
14
|
1920-1970
|
0
|
7
|
12
|
|
après
1970
|
0
|
4
|
8
|
|
total
caveaux
|
0
|
11
|
34
|
|
Nombre
mon. fun. à fronton
|
total
|
0
|
27
|
31
|
à
fronton sur cav.
|
0
|
10
|
23
|
|
à
fronton + muret
|
0
|
16
|
9
|
|
Nombre
mon. fun.
|
avec
muret
|
0
|
23
|
14
|
avec
gravier
|
?
|
23
|
16
|
|
Nombre
de mon. funéraires «en usage»
|
0
|
31
|
57
|
Ces
trois cimetières comportent des différences visibles.
Le
cimetière abandonné d'Arros :
56 % de stèles, 44 % de croix. Nous avons là le portrait d'un
cimetière des environs de 1840. On note également l'absence de
murets. De nombreux pieds de buis formaient une végétation dense.
On remarque également la présence de «groupes funéraires»
signalés dans quelques cas par des croix portant un même nom de
maison. Ce sont les hil harriak, ensembles funéraires groupant
plusieurs monuments funéraires attachés à une maison.
Le
cimetière de Cibits (d'origine
ancienne et toujours en usage) est caractérisé par une grande
variété. Les stèles sont restées pour la plupart dans le
cimetière et leur signification de monument funéraire est évidente.
On trouve un nombre important de monuments à fronton avec
inscriptions (27) ; parmi ceux-ci 17 ne comportent pas de caveau.
L'espace funéraire est délimité par un muret dans 23 cas et chaque
fois il y a présence de gravier (blanc
et noir sauf dans un cas). Les caveaux introduits depuis peu (4 sur
11 sont des années 70 à 80).
Ce
cimetière est marqué par la cohabitation d'éléments différents.
Mais on notera que 50 % des monuments en usage possèdent un fronton
à inscription et que 74 %
des
ensembles funéraires possèdent un muret périphérique.
Là
où il n'y a pas de caveau, des tumuli se forment à chaque
ensevelissement et, d'une manière générale,
il
y a place pour trois tumuli dans chaque ensemble.
Il
reste peu de croix de type «bas navarrais». Nombreuses au début du
siècle, elles ont été remplacées par les nouveaux monuments.
Le
cimetière du bourg de Larceveau est
caractérisé par l'absence de stèles (celles que l'on voit
proviennent d'Arros et servent de «décoration funéraire») et le
nombre important de caveaux (34). Parmi ces derniers, beaucoup sont
déjà anciens (14 antérieurs à 1920). Ceci montrerait que les
caveaux se sont développés d'abord dans les bourgs centraux. Le
cimetière est aussi plus «policé» : gravier dans des allées
séparées des tombes par des bordures en ciment. Comme à Cibits,
les croix seules correspondent à des tombes dont les familles sont
parties et qui n'ont donc plus de «rôle fonctionnel».
Là
aussi, il est bien évident que l'ensemble (croix+tumulus) n'est plus
l'ensemble funéraire utilisé actuellement.
2
— Le
cimetière d'Ibarolle
Voisin
de la commune de Larceveau-Arros-Cibits, le village d'Ibarolle
possède (du point de vue paroissial) 23 maisons et moins de cent
habitants (— 50 % en un siècle). Le cimetière est ancien et
possède plus d'ensembles funéraires que de maisons car les hil
harriak des maisons abandonnées subsistent. Ici aussi, les traces
anciennes sont apparentes : des croix du XVIIIe
siècle ainsi que quelques stèles discoïdales,
trois
débris (un marchepied, un disque cassé mis à l'abri et une stèle
enterrée).
Sur
le même modèle que pour Larceveau-Arros-Cibits, nous avons :
Stèles
discoïdales
|
3
|
|
Croix
utilisées seules
|
total
|
19
|
type
BN
|
14
|
|
Caveaux
|
avant
1920
|
0
|
1920
- 1970
|
10
|
|
après
1970
|
4
|
|
total
|
14
|
|
Monuments
à fronton
|
total
|
18
|
à
fronton sur caveau
|
11
|
|
à
fronton + muret
|
10
|
|
Total
monuments
|
à
muret
|
16
|
avec
gravier
|
14
|
|
Monuments
funéraires «en usage»
|
32
|
Ici, un nombre important de croix BN (bas-navarraises) subsiste; elles appartiennent presque toutes à des maisons abandonnées.
Comment
expliquer la présence des croix BN et l'absence de stèles? On peut
penser qu'il y a un siècle, tous les ensembles funéraires étaient
«en activité». Les processus d'évolution s'appliquant alors à
l'ensemble du cimetière, on a dû y observer la séquence stèle
discoïdale-croix-croix BN. Pour la dernière phase de cette
évolution continue, croix BN-tombe à muret ou caveau, les maisons
s'étant vidées, la phase n'a pu avoir lieu. On aurait ainsi les
croix BN survivantes en plus grand nombre.
Pour
expliquer la survivance des stèles discoïdales, il faut également
faire intervenir des attitudes individuelles de curés, marbriers ou
autres qui, par un effet de diffusion ont suscité la destruction de
ces monuments.
3
— Essai
d'analyse comparative
Sans
se livrer à des développements complexes, il est intéressant de
partir à la recherche d'indices de différenciation des cimetières.
Les évolutions comparées apparaîtront à travers le tableau: en
ramenant chaque nombre au pourcentage relatif aux ensembles
funéraires, nous avons obtenu :
Larceveau
|
Cibits
|
Ibarolle
|
|
Ensembles
funéraires en usage
|
100
|
100
|
100
|
Nombre
de caveaux
|
59
|
35
|
43
|
Monuments
à
fronton
|
54
|
87
|
56
|
Caveaux
à
fronton
|
40
|
32
|
37
|
Monuments
à fronton + muret
|
15
|
51
|
32
|
Monuments
à muret et/ou gravier
|
28
|
74
|
50
|
Croix
|
28
|
48
|
59
|
Ce
tableau fait apparaître des différences nettes dans les fréquences
calculées.
Les
croix : (en
tant que monuments funéraires isolés) sont peu nombreuses à
Larceveau (28). Elles sont plus nombreuses dans un cimetière plus
«désaffecté» (Ibarolle) (59).
Les
caveaux:
nombreux à Larceveau (59) et en nombre semblable à Cibits et
Ibarolle (35 — 43). Il faut sans doute lier cela au centre
d'urbanisation que constitue Larceveau ainsi qu'à son caractère de
cimetière plus récent.
Il
est intéressant de noter que les caveaux à fronton se rencontrent
avec des fréquences voisines (40-32-37).
Les
monuments à fronton et muret :
peu nombreux à Larceveau, ils caractérisent Cibits. Il en est de
même pour les monuments à muret et/ou gravier.
Ce
tableau montre l'opposition nette des caractères de Cibits et de
Larceveau, entre ceux d'un cimetière ancien et ceux d'un cimetière
récent. Ibarolle fait figure de terme moyen. On peut s'essayer à
définir un nombre, le «degré d'archaïsme» qui tient compte du
nombre de stèles discoïdales et de croix isolées (celles-ci,
associées aux tumuli, formant un ensemble funéraire ancien). En
faisant le rapport au nombre de monuments funéraires en usage, on
obtient successivement :
Ces trois valeurs font effectivement apparaître un degré plus élevé pour Cibits, une valeur minimum pour Larceveau et une valeur moyenne pour Ibarolle. Ainsi, la présence des monuments funéraires à muret et gravier, ainsi que la fréquence des frontons seraient liées à ce degré d'archaïsme.
Ces trois valeurs font effectivement apparaître un degré plus élevé pour Cibits, une valeur minimum pour Larceveau et une valeur moyenne pour Ibarolle. Ainsi, la présence des monuments funéraires à muret et gravier, ainsi que la fréquence des frontons seraient liées à ce degré d'archaïsme.
4
— Reconstitution
approximative d'une évolution diachronique des monuments funéraires
Figure 2 : représentation schématique de l'apparition, au cours du temps, de quelques caractéristiques des monuments funéraires. Les traits pleins représentent les périodes de fabrication du type de monument, les traits en blanc, des périodes d'usage et les traits en pointillé des périodes où le monument n'a plus qu'un rôle marginal («décoration», perte de son importance).
Figure 2 : représentation schématique de l'apparition, au cours du temps, de quelques caractéristiques des monuments funéraires. Les traits pleins représentent les périodes de fabrication du type de monument, les traits en blanc, des périodes d'usage et les traits en pointillé des périodes où le monument n'a plus qu'un rôle marginal («décoration», perte de son importance).
Il
manque un élément important à ce tableau: la part relative de
chaque mode de sépulture, lorsqu'il y a cohabitation. Il met en
relief l'évolution accélérée des XIX et XXe
siècles avec une rupture simultanée des modes de sépulture
traditionnels (stèles, croix à sculptures, tumuli). Le caveau, s'il
est apparu fin XIXe
siècle, n'est généralisé que depuis une vingtaine d'années;
toutes les formes à tumuli ont donc cohabité jusque là. Le
monument à fronton semble être une forme intermédiaire, comme une
forme plus organisée de l'ensemble (croix + tumulus).
5
— Autres
critères d'évolution
a)
le mode de sculpture
La
sculpture en champ levé devient, fin XVIIIe
siècle, de moins en moins profonde. Au XIXe,
elle semble être effectuée par des ateliers de marbriers pour
l'essentiel (pour l'Ostibarre, des tailleurs de Saint-Palais ou
Saint-Jean-Pied-de-Port). La sculpture en série ainsi que le travail
au meilleur coût ont dû favoriser un champ-levage de plus en plus
léger.
Parallèlement,
l'ingéniosité et la création semblent s'étioler. Le type «croix
bas-navarraise», devient le modèle dominant du XIXe
siècle, copié et recopié.
Les
symboles sont réduits au rang de décorations et vagues frises ; la
recette remplace, dans la très grande majorité des cas le travail
de création des croix du XVIIIe
et a fortiori des stèles antérieures. Le champ-levage disparaît
début XIXe
et laisse place à la gravure. Peu à peu, jusqu'au début du XXe
siècle, les peintures blanche et noire compenseront l'absence de
contraste provoquée par une gravure, elle aussi, de plus en plus
légère.
b)
la
pierre utilisée
Jusqu'au
début XIXe,
les pierres utilisées sont assez diverses : les calcaires locaux,
abondants, fournissent le matériau. Beaucoup de pierres schisteuses
ont été utilisées et la facilité de leur taille n'a eu d'égale
que la rapidité de leur dégradation.
Les
ateliers de marbriers, début XIXe,
ont non seulement uniformisé les modèles mais aussi les matériaux:
les monuments en grès blanc ou rouge se sont répandus. Fin XIXe,
les premiers marbres s'installent (dalles des caveaux ainsi que les
croix), pierres de prestige sans nul doute. Le marché de la pierre
provoque l'arrivée des granits dans les années soixante (granit des
Pyrénées, de Bretagne, d'Afrique...). Le ciseau au carbure de
tungstène remplace l'ancien ciseau : c'est la fin du XXe
siècle.
c)
les
inscriptions
Avec
l'apparition du caveau naît l'inscription «Famille X» ou «X-eko
familia». Le nom patronymique est presque toujours remplacé par le
nom de la maison. Cet ordonnancement des cimetières est nouveau:
auparavant, l'ensemble funéraire ne contenait jamais ce type
d'indication administrative. Les habitants du village, à cause de
leur fréquentation assidue du cimetière connaissaient parfaitement
toutes les localisations.
d)
l'espace
du cimetière :
Le
rôle de la «croix du cimetière» semble disparaître: autour
d'elle se construisait le cimetière. Chaque cérémonie (funéraire
ou non) comportait une prière ou une halte auprès d'elle. Les
allées, bien bordées de ciment (comme à Larceveau) donnent une
nouvelle structure au cimetière: c'est désormais un espace
compartimenté. Par voie de conséquence l'herbe disparaît.
e)
les
objets :
Les
fleurs plastiques se généralisent. On trouve également des objets
sphériques en verre, des plaquettes gravées (presque toujours en
français). Des croix de marbre de petites dimensions figurent aussi
sur presque toutes les tombes (posées là le jour de l'enterrement).
Certains
objets ont une grande signification, en particulier les plaquettes à
inscriptions : c'est une rupture dans le monde traditionnel basque où
ne figurent jamais d'objets ou symboles rappelant la mort, au travers
d'un sentiment exprimé (voir par exemple le «Ce n'est qu'un
au-revoir Régine» de la. Photo 1).
Photo 3 : destruction des monuments funéraires, conséquence des transformations des hil harriak. Les caveaux relèguent d'abord contre les murs d'enceinte du cimetière, puis chez les marbriers, puis à la casse les monuments funéraires, sans distinction, dès lors que la famille les abandonne. Il n'y a guère que les stèles discoïdales (à valeur actuellement reconnue) qui y échappent (dans les limites que tout le monde connaît). La croix à droite et celle appuyée à gauche contre le mur contiennent des protubérances caractéristiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles. Textes et motifs rayonnants traditionnels sont sculptés en champlevé. Ce cliché à Cibits pourrait être celui de beaucoup de cimetières.
Photo 3 : destruction des monuments funéraires, conséquence des transformations des hil harriak. Les caveaux relèguent d'abord contre les murs d'enceinte du cimetière, puis chez les marbriers, puis à la casse les monuments funéraires, sans distinction, dès lors que la famille les abandonne. Il n'y a guère que les stèles discoïdales (à valeur actuellement reconnue) qui y échappent (dans les limites que tout le monde connaît). La croix à droite et celle appuyée à gauche contre le mur contiennent des protubérances caractéristiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles. Textes et motifs rayonnants traditionnels sont sculptés en champlevé. Ce cliché à Cibits pourrait être celui de beaucoup de cimetières.
IV
— ÉVOLUTION DES RITES FUNÉRAIRES
1
— Le
monde traditionnel
Comme
cela a été souligné dans l'introduction, pour comprendre le
monument funéraire et bien évidemment son évolution, il faut aussi
aborder l'évolution des rites funéraires.
En
Ostibarre, jusque vers 1950, les modes de production agricole, la vie
familiale, la vie religieuse, ont peu évolué depuis le début du
XIXe
siècle en comparaison avec d'autres régions. Cet aspect immuable
était caricaturé par l'image du basque travailleur, croyant... et
bascophone, «eskualdun fededun». L'autorité et la dureté du curé
maintenaient une foi religieuse caractérisée par l'omniprésence du
châtiment. La mort participait aussi de ce châtiment, dans la
mentalité populaire.
Le
rite funéraire s'exprimait autour de la maison, l'etxe. La mort d'un
individu paralysait son activité que le premier voisin prenait
provisoirement en charge. La femme, «maîtresse de maison»,
agissait en véritable prêtresse, secondée par la benoîte, la
«serora». Le cadavre empruntait «elizabidea», voie sacrée
maison-cimetière. Une période longue de deuil frappait tous les
habitants de la maison, période marquée par divers offices et
prières.
L'ezko,
petit panier recouvert d'un tissu noir et blanc brodé avec en son
centre un cierge enroulé, se trouvait dans chaque maison, propriété
de la maîtresse de maison et s'allumait à chaque mort. Il brûlait
sur le jarleku, l'emplacement réservé dans l'église à la
maîtresse de maison. Au retour de l'enterrement, à l'entrée de la
maison, en l'absence du prêtre, on allumait un feu de paille tandis
que les assistants gardaient le silence.
Silence,
dignité et affirmation de la solidarité communautaire
caractérisaient la mort.
L'évolution
des rites funéraires s'est faite avec les changements
socio-économiques du XXe
siècle. Mais, ils ne sont nets que dans les années 50. Il y a eu un
temps de réponse assez long à la révolution socio-économique
ponctuée par les obus de 14-18. On peut expliquer cela par
l'immuabilité des structures sociales, la très forte émigration
n'ayant aucun effet sur les pouvoirs en place. L'euskara a servi
aussi de barrière, accolée à la religion catholique figée de la
première moitié du XXe
siècle.
2
— Y
a-t-il continuité dans les rites funéraires ?
Sans
énumérer tous les changements de ce siècle, on peut noter que les
voies de communication, le téléphone, l'école, l'électricité, la
médecine, l'automobile, le machinisme agricole ont contribué à
bouleverser la société rurale.
Les
rites funéraires ont subi le contrecoup : deuil moins long, mort à
l'hôpital, relation de la mort par téléphone, transport des
défunts en voitures automobiles...
Si
les ruptures de rites sont apparentes, les comportements individuels
et collectifs répercutent une permanence d'attitudes anciennes.
De
nos jours, nous observons
— le
rôle central de la maison ; sa liaison avec la tombe.
— le
rôle du premier voisin : il avertit la famille et prend en charge
l'activité de la maison du défunt.
— le
rôle de la femme, même avec d'autres modalités, qui demeure celui
de la prise en charge de la vie religieuse. C'est elle qui entretient
la tombe, fait la toilette et l'habillage du mort. C'est elle qui
porte les habits de deuil les plus voyants (pour les hommes, il n'y a
guère plus que la cravate noire).
— silence,
dignité et solidarité sont toujours de règle à l'occasion d'un
décès. «C'est l'occasion où tout le village s'unit».
Des
éléments considérables de rupture sont apparus récemment: depuis
une dizaine d'années, on ne meurt plus à la maison mais dans les
hôpitaux (Ispoure, Saint Palais, Bayonne ou Bordeaux). La
pratique religieuse des jeunes diminue beaucoup. Une
«équipe paroissiale» de trois prêtres s'occupe des huit paroisses
de l'Ostibarre : le curé de village a disparu depuis une dizaine
d'années.
On
peut ajouter les effets des grandes innovations de cette fin de
siècle, la télévision, le téléphone, sans oublier les ruptures
d'ordre linguistique: le phénomène de diglossie et la
marginalisation de l'euskara qui
est condamné à s'éteindre par la négation de toute valeur
sociale.
Photo 4 : espace funéraire à Arhansus. Dans ce cimetière peu entretenu (à l'époque de la prise de vue, en juin 1979), l'espace funéraire est matérialisé par l'absence de végétation. Ces tombes ont un caractère archaïque (croix+tumuli). Nous entrevoyons également la variété des croix. Les croix blanches (en fer) signalent en général des tombes d'enfants. Cet ensemble est exceptionnel par le nombre de croix et tumuli (7). Un muret (blanc) entoure une tombe : est-ce l'indication de la tombe la plus récente? On peut noter le processus d'évolution associé à la cohabitation de «styles» différents : croix de style «bas navarrais» (extrêmes gauche et droite) avec traces de peinture; deux croix de pierre (XXe siècle); croix de fer (deux seules et l'une montée sur un support); des objets traditionnels, pots de fleurs, les petites croix placées contre les grandes et, enfin, la dernière génération, celle des plaquettes de marbre gravées (à l'avant de la tombe à muret). Notons aussi un élément en voie de disparition: l'arbuste à l'extrême gauche. Nous avons ici un hil harriak parfaitement défini et contenant tous les éléments de l'espace funéraire traditionnel basque.
Photo 4 : espace funéraire à Arhansus. Dans ce cimetière peu entretenu (à l'époque de la prise de vue, en juin 1979), l'espace funéraire est matérialisé par l'absence de végétation. Ces tombes ont un caractère archaïque (croix+tumuli). Nous entrevoyons également la variété des croix. Les croix blanches (en fer) signalent en général des tombes d'enfants. Cet ensemble est exceptionnel par le nombre de croix et tumuli (7). Un muret (blanc) entoure une tombe : est-ce l'indication de la tombe la plus récente? On peut noter le processus d'évolution associé à la cohabitation de «styles» différents : croix de style «bas navarrais» (extrêmes gauche et droite) avec traces de peinture; deux croix de pierre (XXe siècle); croix de fer (deux seules et l'une montée sur un support); des objets traditionnels, pots de fleurs, les petites croix placées contre les grandes et, enfin, la dernière génération, celle des plaquettes de marbre gravées (à l'avant de la tombe à muret). Notons aussi un élément en voie de disparition: l'arbuste à l'extrême gauche. Nous avons ici un hil harriak parfaitement défini et contenant tous les éléments de l'espace funéraire traditionnel basque.
Ainsi,
la fin du XXe
siècle laisse présager de changements très profonds. L'empreinte
religieuse reste malgré tout très vivace et, en ce qui concerne les
rites funéraires, des indices d'adaptation —ou de survivance—
sont visibles :
L'ezko
n'est plus utilisé pour les enterrements (depuis dix ans à
Ibarolle), mais chaque maison le conserve. Qu'un orage menace les
récoltes ou qu'un drame éclate, et on l'allume dans la cuisine,
pour prier autour.
Le
rite du feu a disparu ; mais si le feu de paille ne brûle plus
devant la maison, il est arrivé récemment qu'on l'allume devant le
restaurant où la famille allait prendre le repas...
Si
au cours du XIXe
et dans la première moitié du XXe
siècle, les rites funéraires ont peu évolué, en cette fin de
siècle, plus que de continuité, il faudrait parler d'adaptation à
un monde en pleine évolution.
Il
est
important aussi de noter que l'évolution des rites funéraires a un
effet —à définir— sur l'évolution des monuments funéraires.
V
— UN ESPACE FUNÉRAIRE
Le
«hil harriak» est un ensemble contenant les monuments funéraires
(pierres dressées ou couchées), divers objets rituels (petites
croix, plaquettes, vases), les tumuli ou caveaux, les végétaux
(plantes vivaces, buis, fleurs). Pour étudier l'évolution de cet
ensemble, il faut étudier l'évolution de chacune de ses
composantes. Cet ensemble occupe une portion de l'espace que nous
désignons «espace funéraire».
Une
première donnée est à rappeler : à chaque maison correspond un
espace funéraire dans le cimetière. Cet ensemble est continu, de
forme rectangulaire et il ne se morcelle pas. Dans cet espace se sont
succédé de nombreux objets et humains. Il y a eu évolution dans
cet espace et continuité — s'il y en a une — dans le même
espace. C'est donc sinon, sur la permanence des objets, du moins sur
la permanence de la structuration de l'espace que nous allons porter
notre attention.
Par
ailleurs, les variations dues aux diverses évolutions affectent les
composantes de cet espace et non l'espace. Cette hypothèse est
impossible à vérifier avec une grande précision pour les temps
passés.
On
peut noter cependant, lorsqu'il y a «rétrécissement» du monument
funéraire, par exemple, lorsque les traditionnelles sépultures à
trois croix et tumuli sont remplacées par un caveau plus étroit, la
surface perdue est occupée
par
du gravier blanc et noir ou d'autres éléments. L'espace funéraire
montré par la photo 4
semble
exceptionnel; s'est-il «étendu» ? Dans tous les cas, même si cet
espace se module, il se construit autour du même point.
Les
caractères de cet espace funéraire nous sont suggérés par une
analyse des ensembles funéraires actuels.
C'est
un espace défini, clos soit
par un caveau, qui en constitue l'enveloppe ; soit, dans les
autres cas, par un muret de pierre peint en blanc.
Cet
espace est souligné par la présence de gravier blanc et/ou noir.
Ce
muret semble essentiel pour indiquer l'unicité
de
l'espace funéraire. Il semble intéressant de revenir au terme de
«hil harriak»; ce terme au pluriel
qui
désigne la
tombe
de la maison. Le pluriel semble logique lorsque effectivement on
trouve plusieurs
monuments
(croix ou stèles). Hil harriak, littéralement «les pierres des
morts», désigne l'espace funéraire, avec l'ensemble de ses
monuments. L'unicité du domaine funéraire imprégnait, de toute
évidence, la mentalité collective. Aujourd'hui où il n'y a plus
pluralité de monuments sur la tombe de la maison (on ne trouve
qu'une seule croix sur un seul caveau ou sur un seul fronton), cette
unicité du domaine funéraire semble soulignée par le muret et le
gravier: sur-signification sans doute, mais signe d'une certaine
continuité, celle de l'espace funéraire, quel que soit le type de
monument qui y figure.
C'est
un espace qui se désigne dans la communauté par le terme «X-eko
hil harriak», «la tombe de la maison X». Actuellement, il porte en
général une inscription, le nom d'une maison, et, avec une
fréquence grandissante, le nom patronymique de la famille. C'est une
sur-signification de l'identité, imposée sans doute par tous les
aspects administratifs actuels.
Dès
qu'il s'y trouve des objets (fleurs, croix, plaquettes diverses),
ceux-ci sont disposés dans un certain ordre: il y a un souci
d'organiser l'espace (voir photo 1),
car
c'est un espace signifiant. La symétrie joue un rôle important: un
axe de symétrie horizontal partage chaque espace à la manière de
cet axe qui coupe le corps humain en deux parties semblables.
Si
le centre de rayonnement, élément central de la stèle discoïdale,
est absent, l'axe vertical se maintient, en particulier dans les
structures à fronton.
Ces
axes de symétrie, structurant un espace unique, défini,
seraient-ils la constante de l'espace funéraire basque? La
fascination primitive de la symétrie semble accorder deux mondes,
celui des vivants et celui des morts, celui de la nuit et celui de la
lumière.
VI
— CONCLUSION.
Pourquoi
la stèle discoïdale, souvent présentée comme l'alpha et l'oméga
de la créativité et porteuse de l'identité basque a-t-elle
disparu? Dans ce cas, quelles sont les constantes de l'art funéraire
basque ?
La
stèle discoïdale est un produit local, dans le temps et dans
l'espace, de circonstances sociales et historiques données. Ces
circonstances s'étant modifiées, la stèle allait évoluer puis
disparaître, comme toute création culturelle en ayant influencé
les formes postérieures. Il est vain de croire que la stèle
discoïdale est la seule forme «véritablement basque» du monument
funéraire. Les évolutions observées montrent
la
variété et la vitalité de la création. Le souci constant
d'accorder à l'espace funéraire une situation privilégiée, par la
permanence de caractères de définition et de structuration, montre
une continuité.
Comme
l'introduction le soulignait, afin d'aborder convenablement
l'évolution du monument funéraire, des analyses fines, incluant les
aspects ethnographiques, sont nécessaires. Nos suggestions sont donc
encore largement à affiner.
La
question de l'avenir se pose également : en cette fin du XXe
siècle,
les bouleversements socio-culturels du Pays Basque vont-ils modifier
les modes d'organisation de l'espace funéraire? C'est certain, mais
l'espace créé par la mort sera aussi un espace toujours privilégié
où les vivants aimeront retrouver leur mémoire.
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